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Recherche et santé équine au cœur de l’actualité

Suite à la transmutation de Normandie Équine Vallée et à quelques jours de l’inauguration du Campus international du Cheval à Goustranville, l’occasion était idéale pour faire le point avec Magali Demoor, enseignante-chercheuse en biologie cellulaire et en immunologie à l’IUT département Génie Biologique, pour nous en apprendre plus sur la recherche et la santé équine.

Le modèle équin transposé à l’Homme

Normandie Equine Vallée c’est « une centaine de chercheurs qui sont à l’œuvre, dont dix-huit directeurs de recherche, la plus haute qualification dans la profession », précise Guillaume Fortier, directeur général de Labéo, une des entités du Groupement d’Intérêt scientifique (GIS Centaure*). C’est d’ailleurs dans ce contexte de recherche, au sein de l’unité BioTARGen de l’Université de Caen Normandie, qu’elle dirige depuis 2017, que notre enseignante-chercheuse de l’IUT effectue ses recherches, afin de « développer des outils diagnostiques et thérapeutiques pour les affections locomotrices et respiratoires ».

Et l’un de ses axes de recherche privilégié est l’arthrose, maladie ostéoarticulaire (liée entre autres à l’âge et aux traumatismes) qui touche notamment le cartilage, symptôme loin d’être inconnu chez l’Homme ! L’occasion pour notre enseignante-chercheuse en biologie de confirmer, « la similarité des tissus, des cellules, etc… nous permet d’observer que les mécanismes et les thérapies articulaires chez le cheval peuvent être transposées à l’Homme ». Un sujet de longue date en l’occurrence, puisque le mécanisme de l’arthrose chez le cheval a été décrit comme similaire à celui de l’Homme dès 1938.

Recherche Génie Biologique Santé Equine

De nombreuses approches thérapeutiques ont d’abord été initiées chez le cheval, comme la viscosupplémentation ou certaines biothérapies avant d’être développées en santé humaine. « C’est une expérimentation très réglementée et nous appliquons le principe des 3R (voir ci-dessous) pour limiter l’expérimentation animale, pour une recherche éthique. Nous travaillons donc en premier lieu In vitro sur des cellules, pour obtenir ce qu’on appelle des organoïdes (petites structures tissulaires en trois dimensions qui reproduisent les fonctions d’un organe/tissu) nous permettant d’évaluer la biocompatibilité et l’efficacité de candidats thérapeutiques, d’assurer une qualification fonctionnelle standardisée pour ensuite envisager des études cliniques chez l’animal » poursuit l’enseignante-chercheuse.

Avec son équipe, Magali Demoor, travaille sur les modèles cellulaires pour faire avancer la science. Cette approche scientifique et ce modèle innovant, permettent de mieux comprendre les mécanismes de la pathologie tout en favorisant une recherche translationnelle, du laboratoire au patient. C’est aussi ce qui plait aux étudiants de Génie Biologique. En effet, en alliant milieu équin et sciences, il n’est pas étonnant que l’attractivité soit forte. Des visites pour nos étudiants de BUT 2ème année sont d’ailleurs organisées tous les ans pour faire découvrir le site de Normandie Equine Vallée à Saint-Contest, où se localise une partie de l’unité BioTARGen.

Génie Biologique Recherche santé équine

Une seule santé, le concept « One Health »

Le concept One Health vise à promouvoir une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires comme le définit l’INRAE, « c’est penser la santé à l’interface entre celle des animaux, de l’Homme et de leur environnement, à l’échelle locale nationale et mondiale. Cette manière d’aborder la santé […] permet de raisonner l’ensemble du système et trouver des solutions qui répondent à la fois à des enjeux de santé et des enjeux environnementaux ».

Un concept qui renforce également une philosophie bien connue en recherche animale, la règle des 3R, établie en 1959 par Russell et Burch : « Remplacer, Réduire, Raffiner », pilier de l’éthique autour de l’utilisation de l’animal en matière de recherche, et qui s’inscrit pleinement dans la création de Normandie Equine Vallée. Une structure XXL dédiée au quadrupède, ayant pour objectif de devenir la référence du monde équin en termes de formation, de recherche et de soin du cheval.

Recherche Santé équine Génie Biologique

Normandie Équine Vallée est un syndicat mixte créé en 2010 par la Région Normandie et le département du Calvados disposant de deux structures. Le site de Saint-Contest, dédié à la santé équine et aux biotechnologies, où intervient notamment Magali Demoor, et le site de Goustranville, qui accueille donc le nouveau Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire Équin du Pôle Normande de l’EnvA. « Un écosystème qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde » affirme Hervé Morin (Galorama, Avril 2025).

La Normandie peut ainsi se vanter d’être à la pointe de la santé équine, et c’est encore avec plus de fierté que l’on compte parmi celles et ceux qui la font avancer, une de nos enseignantes de l’IUT Grand Ouest Normandie !

*GIS Centaure regroupe l’ANSES, la COMUE, l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, l’INRAé, Labéo et l’Université de Caen Normandie

Crédit Photos article : Thierry Robillard – Université de Caen Normandie